[Lettre de Espérandieu à De La Croix du 20 janvier 1889]

Transcription

Mon très Révérend Père, Je comptais me rendre à Poitiers aujourd'hui, mais une tuile m'est survenue sous la forme d'une leçon de géographie à préparer pour le cours de demain, et je suis obligé de prendre ma journée à étudier les contrées de l'Asie... Cela ne vaut pas l'épigraphie ! Décidément, je crois que M. Robuchon me demandera une notice sur le Temple St Jean. Il a dit avant hier à notre ami Berthelé qu'il allait m'écrire à ce sujet... Je veux bien, mais les lecteurs des Paysages & monuments du

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Poitou regretteront certainement que vous m'ayez passé la plume, car nul plus que vous n'était indiqué pour rédiger la monographie du beau monument qui fait la gloire de Poitiers. Pourquoi faut-il que vos occupations trop multiples vous aient fait renoncer à l'écrire ! Vous avez dû recevoir ce matin - avec duex ou trois jours de retard - le n° de la Revue Poitevine portant la date du 15 janvier. J'ai rédigé le compte rendu de la séance annuelle & j'avais pris toute la conférence de M. l'abbé Lacroix [?], mais faute de place, il a fallu tout écourter considérablement... On m'en voudra peut-être aux Antiquaires d'avoir publié dans la Revue l'inscription de Lenodonna, mais outre que

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J'ai très intentionnellement écourté ce que j'avais à en dire, il fallait bien pourtant qu'elle prenne place dans mon volume ! Tant pis si les Bulletins sont en retard... Et je ne pouvais pas placer Lenodonna ailleurs qu'avec les inscriptions de Poitiers... M. Ernault vous a-t-il remis les fiches que vous avez eu l'extrême obligeance de me promettre ? Peut-être l'a-t-il oublié... Pour en revenir au Temple St Jean, il va de soi, mon très Révérend Père, que si je suis la main qui trace, je compte sur votre amitié pour que vous soyez la pensée qui dicte et je ne veux écrire que sur vos bons conseils. Je suis bien convaincu

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d'ailleurs, qu'ils ne me feront pas défaut et que vous voudrez bien me communiquer vos observations sur les mortiers employés, sur les peintures etc D'avance mille fois merci ! Su ce, au revoir, mon très Révérend Père, ma femme me prie de vous présenter ses devoirs et je joins à cela toute l'expression de mes sentiments bien respectueusement mais de tout coeur dévoués Espérandieu je vais me remettre à la Géographie un instant laissée de côté St Maixent, le 20 janvier 1889