[Lettre de Espérandieu à De La Croix du 05 juillet 1887]

Contenu publié en ligne le 25/05/2018
Date : 1887-07-05
Collection : Lettres

Mots-Clés : correspondance

Transcription

ÉCOLE MILITAIRE D'INFANTERIE E. Espérandieu Lieutenant-Professeur Saint Maixent, le 5 juillet 1887 Mon très Révérend Père, J'ai toujours vos estampages. N'avez-vous pas l'intention de les [illisible] au ministère et ne voulez-vous pas que je vous les retourne ? Si trop pressé par le temps et vos occupations nombreuses, vous renonciez à faire au Comité des Travaux historiques la communication que nul ne saurait mieux faire que vous, je la ferais moi-même et j'utiliserais vos estampages en vous citant, mais je ne prendrai cette détermination qu'autant que vous-même ne croirez pas devoir faire un Rapport. Dimanche dernier, c'est à dire avant hier, j'avais formé formé le projet de

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me rendre à Poitiers. J'allais même prendre le train, lorsque m'est parvenu de Paris la nouvelle qu'une inscription romaine du plus haut intérêt venait d'être découverte à Saintes. J'ai tout aussitôt changé mon itinéraire et je me suis rendu à saintes où j'ai pris l'estampage du texte en question. Vous avez sans doute reçu à l'heure actuelle l'épreuve autographique du dessin que j'en ai fait en rentrant le soir à St Maixent. L'inscription est funéraire et relative à un soldat romain duplicarius, c'est à dire recevant double solde. Ce guerrier, libéré du service après 32 ans était encore susceptible d'être rappelé. C'était un territorial de l'époque !!! Il avait obtenu probablement des distinctions et le monument , probablement construit par les soins de l'affranchi qu'il avait fait son [illisible], avait été demandé par testament, mais ce n'est pas en tout cela que consiste, à mon avis, le principal mérite du texte que j'étudie et que

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J'espère restituer et traduire complètement. Avez-vous reçu le petit ouvrage que vous aviez bien voulu me prêter en revenant de Saintes ? Je vous l'ai retourné le lendemain en le recommandant à la poste. Je n'ai plus besoin du gros volume [illisible], mais je ne puis le remettre à la poste et je n'ose le confier au chemin de fer. Si vous n'en avez pas un besoin immédiat je vous le rapporterai moi-même prochainement. Vous avez bien voulu me promettre de faire retourner le milliaire qui se trouve à St Hilaire [illisible] ; je vous serais infiniment reconnaissant si vous vouliez bien le faire. J'ai rédigé en effet mon 3e et dernier article sur les milliaires du Poitou et je voudrais intercaler celui-là avant de livrer le manuscrit à l'impression. Il va de soi que je paierai le maçon que vous emploierez au

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travail. Veuillez agréer, mon très Révérend Père l'expression de mes sentiments les plus respectueusement dévoués. Espérandieu P. S. Je n'ai pas eu le plaisir de rencontrer à Saintes M. Audiat, il était absent ; à la campagne je crois. M. l'abbé Julien Laperier [?] a rendu compte de notre visite aux familles dans le moniteur de la Saintonge. Il vous qualifie de savant archéologue et il a bien raison, mais il m'appelle épigraphe distingué et je ne comprends plus, abstraction faite, bien entendu du qualificatif distingué qui ne me convient pas car je ne suis encore qu'un apprenti.

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Format
13,5 cm x 21 cm
4 p.
Identifiant
FRAD86_16J3_37_046
Destinataire
De La Croix, Camille (1831-1911)
Transcripteur
NadineDieudonné-Glad

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