Mots-Clés : correspondance
Transcription
M. Laporte Bisquit Villa Louise à Garavan Menton (Alpes-Maritimes)
Poitiers le 2e Mars 1907
Cher Mr et Ami,
Vous devez ne rien comprendre au silence que j'ai gardé avec vous depuis la réception de vos bien bonnes lettres du 1er Janv. et du 17 Février. En voici les causes: d'abord, pendant la première quinzaine de Janvier, il m'a fallu préparer un travail sur l'art aux temps Mérovingiens, avec projections, pour la séance publique que la Soc. des Antiq. de l'Ouest a tenue à l'Hôtel de Ville le 21 du dit mois; ensuite, à partir de ce moment je me suis trouvé en si mauvais état de santé, grâce à la température, ainsi qu'à mon âge, qu'il m'a été impossible de travailler jusqu'à ce jour.
Merci tout d'abord cher Ami; de vos excellents vœux de bonne année, auquel j'ai été on ne peut plus sensible et permettez moi de vous offrir, quoique très tardivement, ceux que j'adresse à Dieu pour vous et les vôtres auxquels vous le savez, je porte un bien vif intérêt.
Je suis heureux de savoir que vous jouissiez d'une température printanière, qui tout en étant très agréable à votre chère épouse[illisible] achèvera je l'espère complètement votre guérison.
Vous me demandez Cher Ami, où en est mon travail archéologique concernant votre Théâtre des Bouchauds; voici:- 1° il m'a été impossible jusqu'ici d'obtenir du Commandant Espérandieu Directeur des fouilles d'Alise et Archéologue extrêmement connu qu'il inspecte avec moi votre Théâtre, mais j'espère avant peu obtenir sa visite, car elle donnerait de la notoriété à votre superbe antiquité et vous rendrait plus facile la cession que vous vous proposiez d'en faire à l'état; - 2° le secrétaire de la Soc. Archéol. d'Angoulême, Société dont vous et moi faisons partie, se trouvant il y a quelques mois à Poitiers m'a demandé de réserver mon travail pour leur publication. Je lui ai répondu que je n'étais pas propriétaire de mon œuvre mais bien vous et Madame Laporte qui avez faits tous les frais de la découverte et de la mise en ordre de cette intéressante antiquité. Il m'a alors dit que le Prés. de la Dite Société vous adresserait une demande à ce sujet; et je n'ai plus entendu parler de cette affaire; - 3° la Société des Ant. de l'Ouest sera dans l'impossibilité de publier mon travail dans ses Mémoires d'ici à 2 ans, attendu que les vol. de ces deux années à venir doivent comporter des travaux dont l'insertion
Saut de page
a été décidée par son Conseil d'administration. Ne sachant, comme vous le voyez où placer mon Etude Archéologique de votre Théâtre je n'en ai pas remis au net les plans et les coupes de même, et par la même je n'en ai pas commencé le texte; c'est pour les mêmes raisons que je ne me suis pas jusqu'ici rendu aux Bouchauds avec le photographe qui a pris les clichés de St Philibert de Grand-Lieu. Dans le cas où la Société d'Angoulême ne se serait pas entendue avec vous pour publier mon Etude il resterait le moyen de la publier moi-même dans un des format de mes publications particulières; mais, d'une part les publications particulières n'atteignent qu'un public très restreint tandis que celles des Soc. Savantes de Provinces obtiennent une diffusion générale; et d'autre part, il me serait impossible, je l'avoue de prendre [à en a?] charge les frais de cette publication, surtout si nous tenons à l'illustrer par 13 ou 15 planches auquelles nous avions songé.
Voilà, Cher Ami, en quelques mots la réponse à la question que vous avez eu la bonté de me poser dans vos 2 dernières lettres.
Je n'ai en effet pas répondu à la lettre que m'écrivait Beaunard le 25 Novembre et dans laquelle il m'annonçait avoir reçu les grands [?etaux] que je lui avais expédiés pour faciliter le travail du photographe. Mon mutisme envers lui a été occasionné, comme je vous l'ai dit plus haut, d'abord par mes occupations et par l'état de ma santé, puis par l'incertitude dans laquelle je me trouve relativement au mode de publication. Je vais du reste lui écrire pour savoir si la température de cet hiver a occasionné quelques dégats à nos restauration, et si il a complété comme lui avait commandé Me Laporte les plans de l'édifice. Je l'avertirai également que s'il m'est possible j'amènerai sur place un de ces jours le Commandant Espérandieu.
Veuillez, Cher M. et Ami, présenter mes respects affectueux à Me Laporte et me croire toujours de vous et des vôtres le tout dévoué en n. s.
C. de la C sj
- Sujet
- correspondance
- Créateur
- De La Croix, Camille (1831-1911)
- Source
- FRAD86_16J3_43
- Format
- 36 cm x 23 cm
- 2 p.
- Identifiant
- FRAD86_16J3_43_237
- Destinataire
- Laporte-Bisquit, Maurice
- Transcripteur
- Carpentier