[Lettre de De La Croix à Laporte-Bisquit du 24 juillet 1902]

Transcription

M. Laporte Bisquit

Poitiers le 24 Juillet 1902

Cher Monsieur et Ami,

Ne m'en veuillez pas de mon long silence je pense toujours à vous, aux vôtres et à notre théâtre mais, la température, les corvées locales qui me sont données me rendent flémard, un peu misanthrope; c'est ce qui fait que je n'ai pas répondu à votre bien bonne lettre du 18 dernier.

Vous êtes trop bon pour moi, je vois que vous êtes peiné du silence de Fallière au sujet de ma petite affaire. ces agissements envers moi sont tout politiques et mesquins je les prends pour ce qu'ils valent; mais, je vous remercie bien cordialement des démarches que par amitiés vous avez faites auprès de Fallière, en cette circonstance.

Que les situations sont bizares? Figurez vous que le conseil Municipal radical socialistes de Poitiers m'avait désigné, en Mai dernier, pour diriger des fouilles dans les terrains où on a trouvé notre belle

Saut de page

Minerve; j'ai refusé par un refus motivé; le Maire s'est [déplacé?] un membre du conseil Municipal délégué le vice-Président des Antiquaires sont venus me trouver afin de me faire revenir sur ma décision me voilà donc aux prises avec des travaux intéressants ce qui ne m'empêchera pas de m'occuper des vôtres qui ont une haute importance.

De plus je reçois des invitations des lycée [avec?] distributions des écoles de Poitiers et il m'a fallu passer 10 heures dernièrement dans la société des Pêcheurs à la Ligne au milieu de 200 confrères qui ont ainsi que moi comme Président un franc maçon, et il m'a fallu faire un discours au banquet de notre société; jugez comme tout cela se tient au gouvernement je n'ai pas de place et à Poitiers les radicaux socialistes viennent à moi et m'en donnent un.

Rions de la situation plutôt que d'en pleurer; mais avouez qu'elle est singulière!

J'espère que vous, Madame Laporte, vos enfants et petits enfants allez bien.

Je vais écrire à Beaunard afin de savoir où en sont les travaux et s'il juge mon déplacement utile je vous arriverai prochainement.

Croyez moi toujours, Vous et les vôtres, Cher Ami, le tout dévoué en n. s.

C. de la Croix sj.