[Lettre de Bulliot à De La Croix du 02 février 1881]

Transcription

Société Éduenne des Lettres Sciences et Arts

Autun, le 2 février 1881

Mon Révérend père

Vous excuserez le retard de ma réponse, vu que j'ai marié ma fille, cette semaine, ce qui m'a pris naturellement quelques jours. Recevez ensuite mes remerciements pour la brochure que vous avez eu la bonté de m'envoyer, et qui m'intéresse au plus haut degré, ayant eu la bonne fortune de visiter, te duce, les lieux dont elle parle.

Vous commettez une bien grosse erreur en supposant que je puisse enseigner quelque chose, et je réponds au plus pressés de vos questions. il serait téméraire de ma part de hasarder aucune observation sur un monument que vous avez étudié à fond, et sans analogues, le temps seul permettra peut-être d'éclairer quelques points.

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quant à vos lieux sacrés, nous tombons sur un terrain un peu plus connu. On peut affirmer que les temples ruraux, les sources, et les bois sacrés ont été chez tous les peuples de l'antiquité des lieux de pèlerinages, de réunions moitié religieuses moitié baladoires et par suite commerciales. Au lieu de vous citer quelques textes j'aime mieux vous renvoyer à quelques mémoires que vous trouverez facilement.

Nous échangeons nos publications avec la Société des Antiquaires de l'Ouest. Demandez toute la Nouvelle série des mémoires de la Société Éduenne

8 volumes, et lisez :

T. IV p 107. le temple de Bibracte

T VI p. 113 . Le Forum et

T VII p 1 La Foire de Bibracte

T VIII. Le Champlain même vol. les Fondeurs de bronze p 175

Vous devez avoir aussi les volumes

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des lectures faites à la réunion de la Sorbonne du temps de M Duruy vers 1868. Vous y trouverez un article intitulé :

Le culte des vaux dans les pays Éduen, qui peut avoir quelque rapport avec votre sujet . Merci des renseignements que vous voulez bien me donner [illisible]. Je n'ai pu reprendre mon travail depuis notre entrevue, mais si vous publiez vos plans des substructions du jardin des Carmélites, ne m'oubliez pas.

Nous avons eu à Autun aussi nos expulsions chez les P.P. oblats qui ont trouvé du moins dans la population des manifestations consolantes. Notre bon préfet expulseur de St hommes est en quarantaine et n'ose se risquer à faire une visite qui ne lui serait pas rendue.

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ces violences ont du moins pour résultat de fortifier les sentiments religieux et de dégoûter les âmes honnêtes.

J'ai oublié de vous indiquer aussi dans les même volumes les

Fouilles du temple du mont de Sene.

Adieu cher et honoré collègue, je tiens à faire partir ma lettre déjà attardée, mais si vous désirez quelques éclaircissement de détail ne craignez pas de me pourchasser quand vous aurez pris connaissance des mémoires auxquels je vous renvoie.

Croyez moi tout à votre service avec un entier dévouement.

J.G. Bulliot