[Lettre de Espérandieu à De La Croix du 30 septembre 1909]

Transcription

Villa Madeleine Clamart (Seine)
30 sept. 09
Mon très Révérend Père & bien Cher Ami,
Merci mille fois de votre lettre du 20 septembre. Je ne l'ai reçue que tardivement , car je n'étais pas à Clamart, mais au Havre où j'accomplis un stage, et je ne l'ai trouvée que dimanche dernier, en allant chez moi passer quelques heures. Eu égard à mon arrivée prochaine, on avait tout gardé des courriers qui m'étaient parvenus. Dès que j'aurai les photographies que votre amitié me procure, je terminerai ma courte notice du temple d'Yzeures. Ainsi que je vous l'ai

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dit, je m'abstiendrai de toute discussion : le cadre de mon travail n'en comporte pas. Je ne compte pas écrire plus de trente lignes, afin de vous laisser tout le mérite d'une publication plus complète pour le Bulletin des Antiquaires de l'Ouest. Toutefois, je reste, comme vous le savez, à votre entière disposition pour une notice plus étendue, si vous la jugez nécessaire, soit dans mon travail, soit à la suite du vôtre. Vos trois assemblages seront une excellente chose. Leur reproduction mettra nettement en évidence l'intérêt considérable qui s'attache à la découverte. Il me serait bien agréable de les connaître et je ferais volontiers les frais de leur gravure à l'échelle que vous désirerez. Mon passage, cette année, dans un corps de troupe m'a mis en retard, par le manque de photographies. Mon 3e volume est entièrement en pages, et à moitié tiré ; mais je ne prévois pas qu'on puisse

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l'achever avant les premiers mois de l'année prochaine. Ce n'est guère, par la suite, que dans le courant de 1911, ou de la fin 1910 au plus tôt, que mon tome IV pourra paraître. Si vous vouliez, le vous enverrais tous les zincs que j'aurais fait graver, et dont vous feriez image comme vous l'entendriez. Il vous suffirait, plus tard, de me les rendre, quand le moment serait venu de les utiliser pour mon Recueil. Je vous parlais tout à l'heure de l'intérêt qui s'attache à votre découverte. Je crois que je connais assez, à l'heure actuelle, mes musées de France pour pouvoir parler de leurs richesse. Nulle part je n'ai rencontré d'autels comme ceux d'Yzeures. Ils sont uniques, et par leurs dimensions et par la beauté des sujets qu'ils représentent

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Je suppose que M. Merken a fini de tirer vos clichés ; je vous serais reconnaissant de bien donner mon adresse, afin qu'il me les fasse parvenir directement, en un paquet recommandé. Qu'il n'oublie pas d'indiquer au dos de chaque épreuve le numéro que porte le cliché. Cette précaution m'évitera un long tâtonnement et la perte de temps qui en serait la conséquence. Il est probable que M. Merken se contentera de la somme que vous lui avez promise. Cependant, si le travail était parfait, et s'il vous laissait entendre qu'une somme un peu plus forte serait nécessaire, volontiers je vous prierais de la lui donner. Dans ce cas, je vous ferais immédiatement parvenir la différence. J'avais souscrit au travail de M. l'abbé Grelier [?] sur l'église N.D. de Challans, je viens de le recevoir et j'y ai trouvé avec joie l'étude sur la croix mérovingienne de Challans dont [verticalement] vous m'aviez montré la planche lors de mon dernier voyage à Poitiers. Veuillez bien agréer, mon très Révérend Père et bien cher ami l'expression de ma gratitude, l'assurance de ma respectueuse et profonde affection. Espérandieu - Bureau de recrutement - Le Havre