Mots-Clés : correspondance
Transcription
29 août 1899 Mon cher Révérend Père, depuis que j'ai reçu les inscriptions chrétiennes de La Blant, suivies de près par le 1er fascicule de vos travaux archéologiques, il ne s'est pas passé, certainement, une seule journée sans que la pensée me vienne de vous écrire. L'inspection générale d'abord, un surcroît d'occupations, et finalement mon départ pour le camp du Ruchard, où je me trouve en ce moment, sont les seules causes du retard que j'ai mis à vous remercier. Mais si elle vous arrive tardivement, l'expression de ma gratitude n'en est pas moins sincère. Avec une autorité
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que je n'ai pas, d'autres personnes vous ont dit, sans nul doute, quel bénéfice considérable la science retirerait de vos recherches magistrales. Laissez-moi vous assurer seulement que vos fouilles de Glanfeuil m'ont intéressé au-delà du possible. Et je me demande ce qu'il faut le plus admirer : de votre coup d'oeil exercé ou de vos savantes déductions ! Le camp du Ruchard n'est pas bien loin de Poitiers. Si vous aviez quelques journées à perdre, vous me feriez le plus grand plaisir de me les accorder. Je puis vous faire prendre à la gare d'Azay par la voiture particulière de l'Ecole et rien ne m'est plus facile que d'assurer votre séjour au Camp pendant tout le temps que vous
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voudrez bien me faire l'amitié d'y rester. Les lits ne sont pas rares. Les environs du Ruchard sont intéressants. A peu de distance on trouve les ruines d'une église médiévale, qui ne manque pas d'un certain cachet, et peut-être pourrions-nous aussi pousser une pointe jusqu'à Langeais où un pharmacien, M. Aubeau [?] a découvert l'année dernière, un cimetière mérovingien qui lui a fourni différentes pièces et en particulier une inscription extrêmement curieuse. Allons, mon cher Révérend Père, un bon mouvement, et dites-vous bien que je m'en réjouirai de tout coeur. Vous pourriez, par exemple, arriver samedi soir, mais dans ce cas, pour que je puisse vous faire prendre à Azay, il faudrait
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me prévenir par un mot. Il va de soi que l'invitation s'adresse aussi, en toute cordialité, à M. Chérion, s'il veut bien vous accompagner. J'ai reçu le dessin qu'il a fait à mon intention. En attendant que je puisse le remercier de vive voix, vous m'obligeriez infiniment de lui dire combien je lui suis reconnaissant de la peine qu'il a prise. A bientôt, n'est-ce pas, mon cher Révérend Père, et en attendant, veuillez bien agéer, je vous prie, avec mes excuses pour le retard que j'ai pris à vous écrire, tout l'expression de mes amitiés les plus cordiales et de mes sentiments les plus respectueusement dévoués Espérandieu au Camp du Ruchard (Indre & Loire) Vous trouveriez au camp tous les officier de l'école et à leur tête le colonel Rödel, qui vous connait beaucoup, parce qu'il a servi au régiment de Poitiers.
- Sujet
- correspondance
- Créateur
- Espérandieu, Émile (1857-1939)
- Source
- FRAD86_16J3_37
- Format
- 13 cm x 20,5 cm
- 4 p.
- Identifiant
- FRAD86_16J3_37_086
- Destinataire
- De La Croix, Camille (1831-1911)
- Transcripteur
- NadineDieudonné-Glad