[Lettre de Espérandieu à De La Croix du 18 septembre 1889]

Transcription

Mercredi 18 sept. 89 Mon très Révérend Père, J'ai reçu ce matin votre bonne lettre du 16 septembre & je me suis empressé d'écrire au Lieutenant qui remplit les fonctions de secrétaire auprès du colonel commandant du 114e. Je le connais beaucoup et je suis persuadé qu'il fera tout ce qu'il pourra en faveur de votre protégé. Les nouveaux promus n'ont

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pas, par là même, un droit absolu à un congé ; et la raison que font même valoir plus d'une fois les commandants de compagnie à ceux d'entre eux qui leur en demandent c'est qu'on ne saurait avoir à la fois le grade et la permission. Cependant il y a des accomodements avec toutes choses et je me plais à espérer qu'il y en aura pour le cas particulier du jeune Emile Gatelier. En ce qui me concerne je serais heureux si la démarche que j'ai faite pouvait aboutir et s'il m'était ainsi donné de vous être agréable. Si cela échouait, ce que je

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ne pense pas - le général de brigade qui commande à Poitiers pourrait d'autant plus facilement réussir que le 114e se trouve précisément placé sous ses ordres directs. Les mesquineries poitevines et surtout locales, dont vous avez tant à souffrir en ce moment peuvent vivement contrarier vos projets, mais elles ne doivent cependant pas vous surprendre, mon très Révérend Père, car ce n'est pas d'aujourd'hui que vous les connaissez ! En d'autres circonstances n'avez-vous pas été placé mieux que tout autre pour être bien fixé là dessus ? Je compte quitter le camp dans une dizaine de jours pour

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rentrer à St Maixent d'où je repartirai immédiatement pour Paris. J'ai formé le projet de faire visiter l'exposition à ma femme. C'est là une louable attention n'est-ce pas ? A l'expiration de la permission que j'auris prise nou retournerons à St Maixent pour ne plus quitter cette ville qu'avec le 3e galon. Ma fillette, en ce moment dans le midi, et en bonne santé, viendra nous y rejoindre avec sa nourrice. En attendant, recevez, mon très Révérend Père, toute l'expression des amitiés les plus sincères et du plus respectueux attachement. Votre très dévoué Espérandieu