Mots-Clés : correspondance
Transcription
Mr Arthur Loth Rue des St Pères, 10. Paris Bien cher ami, Ne me voyant plus à Paris, vous avez eu la bonté de m'adresser une bien cordiale lettre dont j'ai été touché et au sujet de laquelle je vous exprime ma plus vive reconnaissance. Si je n'y ai peu répondu, c'est que je suis obligé, dans l'intérêt de mon ordre, de faire face aux nombreuses difficultés qui me viennent du dehors, et que par la même je n'ai pas un instant à moi. De plus si vous ne m'avez pas vu à Paris depuis un an même à l'occasion des dernières réunions des sociétés savantes à la Sorbonne, c'est que toute réflexion faite, n'ayant été qu'exploité par les aventuriers qui nous gouvernent, j'ai cru plus sage et plus digne même de ne pas leur prêter le concours de mes travaux. Le parti pris de ces êtres malfaisants est si manifeste que vous admettez, j'en suis sûr, avec mes supérieurs majeurs, l'attitude que j'ai gardé et que je garde dans les circonstances présentes. Vous me demandiez ce que devenait mon hypogée et son inventaire. Mais avant de vous répondre, laissez -moi m'informer de vous, de votre dame, et de vos si chers et intéressants enfants? Les précieuses substructions de nos martyrs sont toujours dans un piteux état, elles attendent que la polémique qui les entoure soit terminée, ce qui je pense ne tardera pas, afin de parvenir à l'aide de souscriptions et d'une société civile, les remettra en ordre et les enchâsser dans une chapelle, comme il convient vraiment de le faire. Quant à moi, je passe 5 jours chaque semaine à parcourir à pied les champs des communes afin d'y puiser les éléments nécessaires à la carte archéologique G. G.R. et Mérov. du département dont le Conseil Général m'a confié les soins. Ce travail est pénible, mais N.S. le bénit; Je pourrai j'espère avec son secours et dans quelques années l'achever à l'avantage de l'archéologie et de l'histoire ainsi qu'à celui de notre chère Cie. A propos encore de l'Hypogée : vous aurez sans doute vu, dans l' Osservatore Romano l'attitude que de Rossi a prise à son sujet ; et vous n'en aurez pas été étonné sachant que Duchesne était alors à Rome et en vous souvenant que de Rossi est d'une part italien et de l'autre peu au courant de l'histoire des premiers siècles de la France, hormis de celle du Midi.
Saut de page
Bref, cet article peu favorable a paru dans l'Univers de Rome, n'accepteriez-vous pas d'en insérer un le concernant dans l'Univers de Paris? Cela me serait on ne peut plus agréable et n'engagerait certainement aucune polémique. Vous le recevrez par le même courrier. Il a été composé à mon insu par un de nos Pères, et révisé comme tout se qui émane de nos plumes, c'est vous dire qu'on y a apporté un grand soin. Dans le cas où vous accéderiez à ma demande, je crois qu'il serait bon de l'imprimer à la place du feuilleton. Dans ce cas aussi, je vous demanderais d'être assez bon d'en envoyer l'épreuve avec le manuscrit afin que l'auteur qui habite ici puisse la corriger scrupuleusement. Veuillez agréer cher et excellent ami, l'expression de mes respectueuses amitiés et de mon affectueux dévouement en N.S. C.C. Poitiers, le 16 mai 1886 P.S. L'auteur de l'article dont je vous demande l'impression vient d'y ajouter un post-scriptum après la lecture du N° de la Controverse du 15 courant qui contient une traduction assez mal faite du commentaire de Mr de Rossi, précédée d'une note malveillante mais habile dont la rédaction ressemble fort à celle de l'abbé Duchesne. Après la publication dans votre journal de l'article que je vous envoie, je le ferai réimprimer dans la Controverse.
- Sujet
- correspondance
- Créateur
- De La Croix, Camille (1831-1911)
- Source
- FRAD86_16J3_43
- Format
- 27 cm x 22 cm
- 2 p.
- Identifiant
- FRAD86_16J3_43_509
- Destinataire
- Loth, Arthur (1842-1927)
- Transcripteur
- Corinnelamour
- Note
- Lettre écrite au dos d'un courrier de la Société Française d'Archéologie.