Niort, le 13 juillet 1882 Mon Révérend Père Je reçois de M. Lételié une lettre d'où je vous transcris les passages suivants : « si vous avez occasion de voir le P. de la Croix, vous m'obligeriez de me rappeler à son souvenir. Vous lui diriez que j'ai visité jeudi dernier les arènes de Saintes et que les fouilles les plus récentes ont mis à découvert 1° les gradins intacts de la 1er précinction (côté ouest) ; 2° l'escalier en pénétration du petit axe et conduisant aux sièges officiel (côté nord) ; 3° l'escalier extérieur conduisant de l'esplanade dans le vallon ; 4° les escaliers des deux entrées principales situées à droite et à gauche du grand vomitorium (coté est) lequel n'était pas affecté au public, attendu que deux murs
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parallèles adossés à ces deux escaliers, appuyés sans liaison au parement de l'amphithéâtre, semblant devoir former une sorte de tambour destiné à isoler du public l'entrée du vomitorium. Vous ajouteriez que la couche de terre d'alluvion au pied du vomitorium et de ces deux escaliers est de 5 mètres, absolument comme à l'aqueduc de M. Audiat. Le bulletin des archives qui va paraitre dira un mot des fouilles, mais il n'entrera pas dans ces détails, dont on n'avait peut-être pas idée, ou auxquels on ne s'était pas suffisamment arrêté - En même temps, il me remercie des notes sur Sanxay, pour lui & pour la société. M'annonce l'envoi d'un opuscule sur le voyageur Olliver & m'offre son travail- (& le vôtre) - sur la maison du Coteau.
J'ai parlé au Maire. Il regrette beaucoup de ne pas vous avoir vu. Il vous écrira afin que la conférence se fasse avant le 20, jours de clôture de l'exposition.
Je viens de lire dans la Revue historique n° de juillet un article sur Quicherat (environ 25 pages) par le secrétaire de
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l'école, M. Siry, rédacteurs de la République Française. Je pense que cela sera tiré à part. [deux ligne barrées]
Les journaux de Niort ont reproduit sur Sanxay un petit article d'un journal de Poitiers (je n'ai pas pu savoir lequel). Cela n'a pas le sens commun mais je vous l'envoie tout de même. Vous saurez facilement à Poitiers de quelle gazette cela sort & vous pourrez écrire une lettre de rectification, si vous le jugez à propos.
J'ai vu hier M. Loué, l'éreinté de Palustre. Il parait que M. Antonin Proust est très mécontent que l'on ait osé attaquer son architecte & critiquer les suppressions de fleurs de lys, etc, dont il est l'auteur. Il a parait-il l'intention d'en parler au Conseil général.
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Veuillez agréer, mon Révérend Père, nos hommages les plus respectueux et à bientôt le plaisir de vous revoir & de vous applaudir Jos. Berthelé
]]>Niort, le 23 Xbre 1882
Mon Révérend Père
Je vous retourne les 3 lettres relatives à votre nomination de Membre honoraire des Architectes de France, ainsi que les statuts de cette société, que vous aviez eu l'amabilité de me communiquer. Je n'ai pas besoin de vous dire combien je vous suis reconnaissant de cette nouvelle marque de confiance.
Je viens de terminer pour le Mémorial de Niort un compte rendu critique mais respectueux autant qu'il m'a été possible, de la brochure de M. Delaunay. J'ai utilisé les idées de la 3e partie des Considerations que vous avez bien
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voulu faire publier dans le Courrier de la Vienne. Mais j'y ai ajouté pas mal, j'ai retranché aussi en quelques endroits. Si je savais que vous ayez quelques instants pour le parcourir, je vous le soumettrais avant de le donner au journal. J'ai terminé par quelques mots sur l'acquisition par l'Etat. J'ai remercié MM. Antonin Proust & Lisch du service signalé qu'ils ont rendu en cette occasion à la science archéologique. « Il leur sera beaucoup pardonné, parce qu'ils vous auront beaucoup aidé ».
Je vous serai bien reconnaissant de me dire la date exacte de la décision des monuments historiques. Deux mots, si vous avez un instant, me feront bien grand plaisir et me seront très utiles. J'ai dû laisser la date en blanc.
[d'une autre main en rouge] un peu avant le 19 Nov.
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J'ai envoyé une brochure à M. Alexandre Bertrand avec q.q mots de lettre. Je lui ai dit que j'avais écrit un examen détaillé du système de M. Delaunay, lequel, corrigé par lui aurait peut être pu passer dans quelque coin de la revue archéologique mais j'ai ajouté « Je suis trop jeune, n'est ce pas, pour élever de pareilles prétentions » Je n'ose pas espérer qu'il me répondra de lui envoyer mon travail...
J'ai appris hier un détail curieux. Savez-vous pourquoi la société de Niort ou pour mieux dire M. Leo Desaivre seul s'est opposé a l'impression de mon travail dans les Bulletins - c'est parce qu'il a eu peur, lui républicain, que vous, Jésuite, vous n'accapariez la société !! C'est invraisemblable, & c'est pourtant exact, et Arnauldet est de cet avis.
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Songez donc, quand Desaivre est allé a Sanxay l'an passé, il a fait dans les bulletins un compte rendu de 7 ou 8 lignes. Au mois de juin ou juillet, quand vous avez fait une conférence a la société, il y a eu dans les bulletins une page entière a votre sujet. Moi j'en ai parlé dans le compte rendu des sociétés savantes. Songez-donc c'est beaucoup trop. Il n'y aura bientôt plus de place pour toutes les naïvetés mythologiques dont lui, Desaivre a encore plusieurs cartons pleins !
Avez-vous dans votre bibliothèque l'ouvrage dont vous trouverez le titre ci-joint : j'ai retrouvé cette note dans mes paperasses.
Veuillez agréer, mon Révérend Père mes hommages respectueusement affectueux
Jos. Berthelé.
]]>Niort, le 26 février 1883
Révérend et Cher Père
J'ai d'abord à vous remercier de l'amabilité que vous avez eue de me répondre malgré votre fatigue, votre mal de tête, vos contrariétés. J'ai écrit à M. Richard à propos de l'inscription de Bauthildis, et j'ai été très étonné, très désagréablement étonné, quand j'ai appris de lui qu'en rapportant cette inscription, j'enlevais un débris que vous aviez songé vous-même à mettre au musée de Poitiers. Pourquoi ne me l'avez-vous pas dit, aussitôt mon arrivée à Niort ? Si les Antiquaires de l'Ouest étaient moins endormis, s'ils faisaient comme les Antiquaires du Centre, s'ils envoyaient après chaque séance aux membres non résidents un petit compte rendu, ce malentendu que je regrette vivement ne serait pas produit. Si vos collections particulières n'avaient pas été mises par vous au musée des Antiquaires, je vous aurais offert de vous faire restituer cette pierre qui était connue de vous, avant d'être rencontrée par moi. Mais pour tant faire que de la donner au Musée des Antiquaires elle est aussi bien chez nous, quoi qu'il en dise naturellement mon très aimable confrère.
Monsieur le Ministre des Antiquités gallo-romaines du Poitou.
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Je compte toujours lire une petite note sur cette inscription à la prochaine séance de la Société de Statistique. Cette inscr. a pour moi l'avantage de me faire apprendre pratiquement certaines lois paléographiques qui m'étaient jadis passé par l'esprit, mais d'une façon fort peu stable. Après vous avoir écrit il y a une dizaine de jours (c'est vous qui avez eu la 1ère photographie de l'inscription) je me suis adressé, a l'abbé Duchesne (mon ancien professeur d'archéologie chrétienne de l'université catholique de Paris), à M. de Lasteyrie, à M. Héron de Villefosse, et à M. Edmond le Blant lui-même. J'attend encore les réponses de Lasteyrie et Edmond le Blant. Duchesne & Villefosse penchent plus vers l'opinion de Palustre que vers celle de M. Alfred Richard.
Je voudrais bien profiter de l'occasion de cette inscr. pour étudier celles de l'hypogée. Si vous aviez à l'état disponible une épreuve des planches qui reproduiront ces inscr., je vous serais on ne peut plus reconnaissant de me la communiquer. Cela me dispenserait d'un voyage à Poitiers, qui contrarie ma petite femme. Si cela ne se peut pas, je vous demanderai la permission d'aller étudier les moulages que vous avez donnés aux Antiquaires, et prendre mes notes sur place. A propos de ces inscr. de l'hypogée le musée de
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Niort serait bien désireux d'en posséder aussi des moulages. M. Bardonnet me disait cela l'autre jour. L'autoriseriez-vous à en faire prendre, aux frais de notre société, sur les moulages des antiquaires.
Vous avez lu dans le Bulletin monumental les articles de L. Palustre. J'allais vous demander ce que vous en pensez mais je ne veux être importun. Vous êtes si surchargé de besogne que je ne veux pas ajouter une réponse de plus à celles que vous avez déjà à faire.
Je serais bien aise d'être au courant des nouveaux principes épigraphiques que la découverte de l'hypogée vous a permis d'établir. N'y aurait-il pas moyen que je prenne copie - (une journée suffirait) - des passages caractéristiques de votre exemplaire d'épreuve ?
M. Letelié de La Rochelle, m'a écrit hier en me demandant de lui faire tirer des exemplaires du plan des qq notes, pour accompagner l'article sur Sanxay que doit publier le prochain Bulletin des Archives de Saintonge. Je lui ai répondu immédiatement, ainsi qu'à M. Audiat, de vs demander une autorisation écrite. M.Clouzot y tient.
Le dit M. Clouzot a pris très cavalièrement le tour mérité - que lui a joué Palustre. - Je n'ai pas besoin de vous dire si j'ai été stupéfait, en retrouvant dans le Bulletin Monumental l'article du Poitou sur la restauration de
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l'Eglise de St Géneroux. Et avec ce titre : le vandalisme officiel ! et une petite introduction épicée. Ah ! je ne vais plus être du tout des amis de M. Lisch. - Palustre en revanche est bien disposé pour moi. C'est a vs que je le dois - merci cher Père.
Veuillez me rappeler au bienveillant souvenir de Monsieur & Madame Dhome.
Mme Berthelé vous présente ses hommages.
J'y joins l'expression de mes sentiments bien respectueusement affectueux
Jos. Berthelé
M Raoul est peut être un peu contrarié de ce que vs ne lui avez pas permis d'exposer votre statue à Potiers. Vous auriez eu là tous les deux un si beau succès !!
Que penseriez vous d'une bibliographie critique des fouilles de Sanxay, a publier dans les mémoires d'une société (Poitiers ou Niort) - ou bien à imprimer en dehors, sur beau papier, tirage très restreint, a l'usage des amateurs seulement ?
JB.
]]>Niort, le 5 mai 1886 Reverend & cher Père Merci de vos renseignements sur Ste Radegonde des pommiers. J'ai trouvé votre lettre hier soir en arrivant de Thouars, où j'avais passé la journée avec MM. Palustre & Robuchon. Je ne pourrais pas songer à y retourner ce matin : j'ai écrit a M. Robuchon d'aller voir ce qu'il y a en réalité et, si cela en vaut la peine, d'annoncer que j'irai la semaine prochaine. Je ferai vers cette époque une tournée dans le haut du
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département. - En attendant je signale la chose à la société de Statistique qui a séance ce soir. Lorsque je suis allé à Poitiers la dernière fois, pour l'affaire de la bibliothéque & de la faculté, j'ai bien regretté de ne pouvoir aller causer avec vous. mais j'ai été pris tout le temps par Thézard, Avren & Flammermont. Vs avez eu l'amabilité de venir à la gare à l'heure de mon départ & je n'ai eu que le temps de vs dire que tout allait peut être se rompre : girardin ayant jeté dans les jambes à Thezard, au conseil municipal, que j'étais « Clérical, Militant, un inféodé des Jésuites, etc.
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alors Avren et Flammermont : de me demander d'écrire une lettre susceptible d'être rendue publique & dans laquelle je me justifierais de ces accusations. Si non, si j'étais réellement clérical inféodé etc, qu'ils me lâcheraient. J'ai écrit à Avren (et non que au maire comme ils le voulaient) une longue épitre, très carrée : & je crois bien que toute est fini. En tout cas ils n'ont pas eu la politesse de me répondre. Vous avez dû recevoir la note de M.de Rossi sur l'hypogée. Nous en donnerons la traduction dans la revue
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ns publierons également la réponse du Dr Kraus au Barbier. Plus une lettre de L. de Ceuleneer. Le Père des medt est très malade en ce moment, sans cela, c'est lui qui aurait clos notre série de documents. En attendant, le n° de la revue que vs recevrez d'ici deux ou 3 jours. Vs [illisible] sur l'honneteté scientifique du monsignor. Je pourrai faire 50 chapitres comme celui que j'ai fait sur la basilique de St Vénérand. Votre thèse de la basilique des 72 martyrs poitevins. Serait-elle vraie : une argumentation comme celle du Barbier suffirait à la déconsidérer à Jamais. Bien vôtre Jos.B
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