La Vérité Française journal quotidien fondé le 15 mai 1893 2, rue de Fleurus, 2 paris (6e) Rédaction
Paris, le 29 août 1906
Mon bien cher Père,
J'ai été très heureux de recevoir de vos nouvelles, sous la forme très aimable de l'envoi de vos derniers travaux. J'ai pris connaissance tout de suite de ces deux savantes publications qui ajouteront à votre gloire d'archéologue. Je la signalerai avec bonheur à nos lecteurs de la Vérité. J'admire, mon bien cher Père, votre infatigable labeur, vos fécondes recherches, vos belles découvertes de toute sorte. Mais quel dommage, à ce moment, que le Poitou vous retienne !
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Vous rappelez-vous votre ancien projet de fouilles dans la crypte des carmélites de la rue d'Enfer, pour la recherche de l'église primitive de Saint Denys ? Ce serait le moment ou jamais de le mettre à exécution. Les carmélites ont été dépossédées de leur couvent, elles sont parties à l'étranger. L'immeuble est donc séquestré & va être vendu. Il appartenait au duc des Cars, par qui on pourrait probablement obtenir du liquidateur l'autorisation de faire des fouilles. Mais le temps presse. Quels beaux coups de pioche vous pourriez donner ! Quelle superbe découverte si vous trouviez vous
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la crypte actuelle ou à côté, l'église de Saint Denys ! Voilà de quoi vous tenter ! La commission du vieux paris interviendra probablement si elle est prévenue. Mais elle ne fera pas ce que vous feriez. C'est un chantier qui vous appartient entre tous. Qu'en pensez-vous, cher père ? Il y a de quoi vous enflammer, il me semble. Prenez votre vaillante pioche & venez nous découvrir notre Saint Denys ! Alors, au revoir, mon bien cher Père. Je vous attends, heureux de vous retrouver à Paris. Je vous renouvelle l'assurance & mes très affectueux & dévoués sentiments.
Arthur Loth
]]>La vérité française Journal quotidien fondé le 15 Mai 1893 2, rue de Fleurus, 2 Paris (6e) téléphone 711-71 Rédaction
Paris, le 18 août 1903
Mon bien cher Père,
J'ai bien reçu & je me suis empressé de lire avec le plus grand intérêt votre savant mémoire sur le temple Saint Jean. Il me semble que vous avez parfaitement démontré que l'édifice est un baptistère et de l'époque gallo-romaine. C'est ce que je compte dire à notre public de la Vérité. Une fois de plus, j'ai admiré votre sagacité & votre compétence archéologique, bien supérieure à celle d'un tas d'archéologues en chambre qui
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n'ont jamais manié que la plume mais faut il vous le dire ? Je voudrais bien que vous ayez achevé la conquête de votre Poitou souterrain pour reprendre certains projets d'exploration de cryptes parisiennes & autres dont vous m'aviez jadis parlé, & qui viendrait si utilement fournir de précieuses contributions à la question des origines chrétiennes de la Gaule. Ce serait bien digne de vous & de cette grande cause historique. Voyez ce qui se fait en ce moment à la cathédrale de Chartres, où l'on a retrouvé le fameux Puits des Saints-Forts ! Que ne trouverez-vous pas ailleurs ?... Et puis si de nouveaux travaux pouvaient vous ramener un peu
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plus du côté de Paris, je n'ai pas besoin de vous dire quel plaisir j'aurais à vous revoir plus souvent, comme autrefois. Sur cette espérance, mon bien cher Père, je vous renouvelle l'expression de mes tous dévoués et affectueux sentiments.
Arthur Loth
]]>L'univers 10 rue des Saints Pères Rédaction
Paris, le 16 juin 1886
Mon bien cher Père,
Votre lettre est bien arrivée avec l'article mais j'étais absent & c'est seulement à mon retour que j'en ai pris connaissance. Une bronchite m'a retenu assez longtemps à Versailles &, pour me laisser au repos, on ne m'a rien envoyé du bureau. Je viens de lire l'article de M. Moisant. S'il ne passe pas tout de suite à cause de l'encombrement de chaque jour, il sera mis, je n'en doute pas, à la première occasion. Seulement comme M. de Rossi est de nos amis
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& qu'on ne voudra pas lui être désagréable, il faudra probablement mettre à l'article un petit en-tête au nom du journal pour en adoucir un peu certains passages.
Après votre long silence, que je ne savais à quoi attribuer, j'ai été heureux mon cher Père, d'avoir enfin de vos nouvelles. On n'a pu me remettre encore que votre seconde lettre qui fait allusion à une première qui se trouve égarée pour le moment. J'espère qu'elle se retrouvera ; la seconde me montre au moins que vous êtes en bonne santé & c'est le principal. Courage, mon cher Père ! Il faut tenir bon pour les
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Saints Martyrs des Dunes. Ils vous doivent de vous aider à confondre les contradicteurs. Qu'ils prennent eux mêmes leur cause en main, car on ne peut se dissimuler qu'elle perdra beaucoup de terrain avec M. de Rossi ! Son opinion a tant d'autorité qu'elle fera triompher les adversaires & entrainera les hésitants. Mais j'espère qu'il nous viendra quelque secours inattendu. Au revoir, mon cher Père ; ne tardez plus tant, à l'avenir, à me tenir au courant de votre vie & de vos travaux & surtout revenez plus souvent à Paris, malgré vos occupations à Poitiers. Votre bien affectueusement dévoué
Arthur Loth
]]>L'Univers 10 rue des Saints Pères Rédaction Paris, le 1er février 1886 mon bien cher Père, Comme il y a longtemps que je n'ai eu de vos nouvelles ! Je ne vous vois plus, je n'entends plus parler de vous. Où êtes -vous, que devenez-vous ? Depuis le 1er janvier, je voulais vous envoyer mes vœux et mes souvenirs de bonne année et nous voilà déjà le 1er février ! J'espérais aussi qu'une circonstance quelconque vous amène à Paris à cette époque de l'année. Je ne vous ai
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pas écrit et vous n'êtes pas venu. Il ne sera jamais trop tard pour vous dire que je vous suis toujours attaché de cœur et toujours uni en esprit à vos travaux, et que je fais les meilleurs vœux pour votre santé et vos succès croissants. De votre côté, ne tardez pas à m'annoncer votre visite ; mais savez vous seulement que nous demeurons maintenant à Versailles ? Nous avons dû prendre ce parti pour diverses bonnes raisons et nous sommes fixés là pour quelques années ; main vous n'ignorez pas que Versailles est tout près de Paris
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et vous ne douterez pas non plus que nous ne soyons aussi heureux qu'autrefois de vous avoir à notre petite table.
En attendant votre prochain voyage, écrivez moi quelques lignes pour que je sache au moins où vous résidez actuellement et quels travaux vous faites.
J'attends toujours que vous repreniez la parole dans l'affaire de l'hypogée. La meilleure réponse serait une nouvelle découverte venue confirmer la première. Mais nous causerons de tout cela à la prochaine occasion. Au revoir donc, mon bien cher père. Ma femme vous salue et moi je vous offre mes affectueux compliments avec mes meilleurs souhaits. Votre bien dévoué Arthur Loth
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