15 mars 08
Mon très Révérend Père,
Je vous remercie de tout coeur de la peine que vous avez bien voulu prendre pour moi et des rectifications que vous me faites l'amitié de me signaler. Je ne connaissais pas votre Relation des fouilles de la rue Paul Bert ; je m'étais arrêté, dans mes dépouillements des Bulletins des antiquaires, à la fin de l'année 1903, et j'avais totalement oublié ce détail. Il est certain que, sans votre obligeance, je ne vous aurais pas cité, et je n'ai pas besoin de vous dire combien j'en aurais été peiné en le constatant plus tard. Encore une fois, merci ! Je ne crois pas avoir oublié grand chose de ce qui existe dans les musées lapidaires ; vous pourrez, du reste, en juger par la suite des épreuves. Mais je ne puis me dispenser de [illisible] les têtes dont je n'ai pas eu connaissance. Elles
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trouveront leur place dans les additions du tome, car la mise en pages est faite entièrement, jusqu'à la dernière feuille. Seulement, il m'en faudrait des photographies de face et de profil et, pour chacune d'elles, la provenance, la nature de la pierre et la hauteur. Si votre photographe (celui qui demeure derrière l'Hôtel de ville) voulait bien, avec votre assentiment m'envoyer un exemplaire des photographies dont il s'agit, et dont j'aurais besoin, je lui en saurais gré. Je pense être raisonnable en lui offrant une somme de vingt francs pour les huit épreuves en question, c'est à dire un bénéfice net d'environ 17 francs, qui ne lui demandera pas plus d'une 1/2 journée de travail. Cela me permettrait de remettre à la bonne saison le nouveau voyage que je compte faire à Poitiers, et qui me serait, en ce moment, bien difficle, car je suis accablé de travail. Je vous enverrai, dans la journée
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un exemplaire de mon rapport des fouilles d'Alésia de 1906. Je suis en train d'écrire le Rapport de 1907 dont je dois, coûte que coûte, remettre le manuscrit au plus tard le 1er avril. Travailler dans ces conditions est stupide, car on risque de ne faire que de la mauvaise besogne. Ce n'est pas en quatre semaines qu'un rapport de fouilles peut être rédigé, et cependant, c'est encore en moins de temps que je dois faire les miens. C'est la tyrannie des petites sociétés de province qui veut cela. Les grandes sociétés comptent des membres qui savent mieux ce qu'est le véritable travail et de quelle manière on doit s'y livrer. Je vous suis profondément reconnaissant de ce que vous voulez bien me dire au sujet d'Yzeures. Il est certain, comme je vous l'écrivais, que mes notices destinées à paraître, Dieu sait quand, ne pourront gêner, d'aucune sorte, M.
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Hild. D'autre part, je vous rendrai, dans un délai très bref, les documents que je n'aurais pas la faculté de conserver. Mais pour ce qui regarde les photographies, le plus simple consisterait à remettre vos clichés à votre photographe, qui me ferait parvenir une épreuve de chacun. Au surplus, mon intention étant de me rendre à Poitiers dans peu de temps, rien ne me serait plus facile que de prendre, sous votre dictée, les notes qui me seraient nécessaires. De cette façon, vous n'auriez à vous dessaisir de rien, même pour quelques jours.
Recevez mon très Révérend Père, avec la nouvelle expression de ma gratitude profonde, celle de mon plus affectueux dévouement et de mes amitiés les plus sincères.
Espérandieu à Clamart (Seine)
Comme d'habitude, tous mes hommages à votre secrétaire.