M. Salomon Reinach
membre de l'Institut
4, rue de Traktir
Paris (XVIe.)
Poitiers le 9 août 1906
Mon Cher Maître,
Suivant la promesse que je vous avais faite dans ma lettre du 25 mai dernier, je me fais un plaisir de vous adresser, par colis postal, le tirage à part avec planches de mon Étude qui a pour sujet l'Ancienne Eglise de St Philibert de Grand-lieu (Loire-Inf.), et si vous avez le loisir d'en prendre connaissance je serais bien heureux si ce n'est pas indiscret de connaître votre jugement à ce sujet.
Je reviens encore, mon Cher Maître, vous demander avec instance, maintenant que vos cours sont terminés de venir voir les moulages dont il a déjà été question. Votre visite, je ne puis en douter, ne sera pas pour vous une perte de temps, et sera pour moi une véritable satisfaction, car j'aurais tout avantage de m'entretenir avec vous sur place, non seulement de la question des moulages mais aussi de divers objets qui figurent tant dans les Musées de la Ville que dans ceux de la Soc. des Ant. de l'Ouest que j'ai classé et dont je suis le Dr. (Poitiers vous le savez, possède la Minerve dont il a été longuement question il y a peu d'années dans les Revues Archéologiques).
Saut de page
Si, comme je l'espère, vous accédez, mon Cher Maître, au nouveau désir que je vous exprime de vous avoir à Poitiers, soyez donc assez bon pour me prévenir de votre arrivée quelques jours auparavant, afin que je puisse me mettre entièrement à votre disposition.
Veuillez agréer, mon cher Maître, l'expression de mes respects bien dévoués en n.s.
C. de la Croix
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Poitiers le 1er Avril 1911
Mon Cher Maître,
Bien que très fatigué, ainsi qu'aurait pu vous le dire notre ami commun M. Le Ct Espérandieu, je viens à vous pour faire appel à votre si bienveillante charité.
Un poitevin qui a fondé à Châtellerault puis à Poitiers depuis quelques années un établissement d'antiquités de divers genres se trouve actuellement pour raison de famille à St Germain-en-Laye dans les mêmes conditions, cet intéressant négociant s'appelle M. Frappier, il me demande un petit mot d'introduction auprès de vous, car il se proposerait de profiter mais avec discrétion, de votre immense science. En lui faisant bon accueil, vous me ferez bien plaisir. J'espère pouvoir vous faire transmettre prochainement par M. le Ct Espérandieu les réponses aux questions qu'il m'a posées de notre part au sujet des importantes sculptures mythologiques gallo-Romaines d'Yzeures.
Veuillez mon cher Maître présenter mes souvenirs bien respectueux à Me Salomon Reinach, et agréer la nouvelle expression de mes sentiments bien respectueux.
Saut de page
P.S. Si je l'osais je vous demanderais d'être assez bon pour prier votre artiste M. Champion de m'envoyer les recettes qu'il m'avait promises, les unes pour déverdir les pierres de l'Hypogée et les autres pour enlever le noir qui se trouve sur les enduits peints et inscrits du même édifice.
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Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux Arts
Direction des Musées Nationaux
Musée de Saint Germain
Le 10 Février 1910
Mon Révérend Père
Merci mille fois pour votre collection , aujourd'hui bien installée ici, et pour l'inépuisable complaisance que vous avez témoignée à notre envoyé. J'ai été heureux d'apprendre par M. Champion que vous êtes en bonne santé et aussi vaillant que jamais!
Bien cordialement
Salomon Reinach
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M. Sal. Reinach
Membre de l'Institut
Château de St Germain en Laye (Seine et Oise)
Poitiers le 21 décembre 1909
Mon cher Maître
Merci d'avoir eu la bonté de me prévenir que M. Champion viendrait à Poitiers dans les premiers jours de Janvier, je vais écrire à ce dernier pour lui demander de me prévenir un peu avant son arrivée, et l'assurer que je lui faciliterai la besogne autant qu'il me sera possible.
Il va sans dire que chacun des 17 moulages portera un N° correspondant à une liste sur laquelle figureront les indications des provenances de leurs originaux et que vous pourrez remplacer ces N°s par d'autres à votre convenance.
Veuillez agréer, mon Cher Maître la nouvelle expression de mes sentiments bien respectueux et tout dévoués en n.s.
C. de la Croix
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Ministère de l'Instruction Publique des des Beaux Arts
Direction des Musées Nationaux
Musée de St Germain
Le 7 décembre 1909
Mon Révérend Père
Il s'entend que dans les premiers jours de 1910 Champion ira à Poitiers, muni du viatique nécessaire, et chargera les précieux documents que vous voulez bien nous offrir.
Cordialement à vous
Salomon Reinach
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M. Salomon Reinach, Conservateur du Musée de Saint-Germain-en-Laye (S.et Oise)
Poitiers le 26 novembre 1909.
Mon Cher Maître,
Mon silence que je regrette bien vivement ne vous étonnera pas, lorsque je vous aurai dit qu'il est dû, tant à l'état de ma santé, qu'aux renseignements qu'il m'a fallu prendre au sujet du transport des moulages en question.
Voici pour ce qui concerne les moulages : - ils seraient au nombre de 17, 6 chapiteaux de pilastre, - 2 plaques triangulaires au centre desquelles se trouve l'étoile à six raies en terre cuite, - 4 plaques à couronnement triangulaire dont les ornementations sont très différentes, - un couvercle entier de sarcophage et deux demi-couvercles, tous trois très ornementés, - un morceau de sculpture avec poisson et bordures composées de fleurons variés ; ces seize objets sont du VIe siècle, de Poitiers, de Mazerolles, d'Antigny, et forment une série complète d'un très - haut intérêt ; - enfin un couvercle de tombe du XIIe siècle, avec blason, épée et inscription, qui semble se rattacher au meurtre de Thomas Becquet, évêque de Cantorbery.
Saut de page
Il va sans dire, que j'aurai soin de donner un N° à chacune de ces diverses pièces, et que je mettrai sur une liste, les provenances de chacune d'elles, ainsi que les renseignements qui les concernent, afin de vous rendre facile la rédaction du catalogue qui les mentionneront.
Quant au cube de ces moulages dont vous me demandez le nombre approximatif, il me paraît difficile de vous le donner, car il faudrait savoir quel est le mode d'emballage le plus économique qui serait à employer, ce que nous ne savons pas, comme vous allez le voir. Employer une tapissière serait très onéreux, attendu 1° qu'il faudrait la garnir de nombreuses tablettes, sur lesquelles seraient placés à plat, chacun des moulages, et qu'en plus de ces frais d'aménagements le loueur de la tapissière demande 600 f., pour la charger ici avec deux hommes, la mener à Saint-Germain, la
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décharger avec deux hommes, et la ramener à Poitiers vide. Ce mode de transport me paraît vraiment exhorbitant.
Je crois que le parti le plus sage et le plus économique serait le suivant : envoyer votre Chef d'atelier, il pourrait commander sur place les dix caisses qui seraient nécessaires, dirigerait ici l'emballage avec des hommes soigneux, qu'un menuisier local a sous la main, les ferait transporter à la gare et placer dans un vagon, qui avec autorisation bienveillante du chef de gare, grâce à la présentation d'une lettre de vous, comme Directeur du Musée de Saint-Germain, pourraient être dirigées directement jusqu'à votre Musée. D'après cette combinaison que je crois économique et pratique, votre chef d'atelier ne serait en déplacement que pendant 4 à 5 jours.
J'ajouterai si vous le permettez que les dessins de la plupart des moulages qui composent la série que je vous offre se trouvent : - 1° dans l'Abécédaire de de Caumont (Architecture religieuse) p. 29 ; - 2° dans
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le 3e fasc. du Bull. Archéol. du Comité 1886, fig. Nos 12, 13, 15, 19a, 19b, 20 ; 3° dans le 1er Vol. des leçons de L. Courajod fig. 7, 8, 9, p. 120-122.
Je n'écris point à votre chef d'atelier ne connaissant pas vos intentions relativement au transport des moulages en question.
Veuillez agréer, Mon Cher Maître, la nouvelle expression de mes sentiments bien respectueux et tout dévoués en n.s.
C. de la Croix
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